Sommaire du n°189

Distances – Regards sur une situation inédite, l’épidémie de Covid-19
+ version numérique

Vivre l’inédit, à distance

Depuis mi-mars, nous vivons une situation inédite. La crise du Covid-19 est sanitaire puisqu’il s’agit d’éviter la propagation du coronavirus, un virus mortel et hautement contagieux qui n’épargne que peu de pays et communautés. Les mesures prises par la moitié de l’humanité pour l’endiguer – et son mot d’ordre « distanciation sociale » – remettent en question le fonctionnement de nos sociétés.

Le secteur culturel, et plus particulièrement celui des musées, du patrimoine et de la culture scientifiques, techniques et industriels, n’échappent pas à cette crise. Toute une communauté professionnelle s’est trouvée impactée. Il a fallu apprendre à travailler différemment, en télétravail et sans relations directes, et imaginer un nouvel agenda. Pour certaines structures, cette crise a accentué une situation économique contrainte et interrogé la pérennité de leurs actions.

En France, en Europe et ailleurs, les initiatives des professionnels pour « continuer malgré tout » sont innombrables. Elles témoignent de l’engagement, de la réactivité et de la facul- té d’adaptation des acteurs. En raison de la fermeture des lieux publics, ils investissent tous ou presque le champ numérique, pour continuer à proposer une offre riche et diversifiée. Pour mieux comprendre et connaître cette période, plusieurs institutions sollicitent égale- ment des témoignages des publics et des professionnels. Aussi, les réseaux de professionnels jouent un rôle important, en fédérant ces initiatives et en organisant notamment des moments d’échanges sous forme de webinaires.

Pour mieux saisir les enjeux de cette situation, l’Ocim a choisi de publier quotidiennement, et depuis le 29 mars, des regards réflexifs et instantanés de chercheurs et professionnels, principalement de la sphère francophone, sur son site dans la rubrique Distances.
Afin de partager plus largement ces réflexions au sein de notre communauté, le numéro de la lettre de l’Ocim de mai-juin rassemble l’ensemble de ces textes. Il s’agit donc d’un numéro inédit qui se focalise sur la période du confinement. Ainsi, en s’appuyant sur le travail de veille réalisé depuis le début de la crise, les rubriques « traditionnelles » reflètent – de manière forcément parcellaire – l’activité des acteurs et des réseaux durant cette période. En introduction, une chronologie tente de proposer une vue d’ensemble.

Ce numéro est proposé dans un premier temps dans une version numérique, avant de pouvoir paraître au format papier. Même si certains liens dans les pages qui suivent ne seront plus actifs dans quelques temps – ce qui confère à ce numéro un caractère éphémère – nous faisons le pari qu’il pourra constituer, une source de réflexions et d’idées pour l’« après ».

« Je fais l’hypothèse, comme beaucoup, que la crise sanitaire prépare, induit, incite à se préparer à la mutation climatique » écrit Bruno Latour le 25 mars dernier dans Le Monde. Si cette crise suscite questionnements et réflexions de la part des chercheurs et professionnels de notre communauté, ceux demain des visiteurs et usagers des structures muséales seront tout aussi importants. Une nouvelle relation avec les publics serait elle en train se tisser ? Les musées seront ils plus accessibles après cette crise ? Dans ce contexte, les structures du patrimoine et de la culture scientifiques, techniques et industriels restent des interlocuteurs privilégiés pour les questions sociétales, scientifiques et environnementales.

J’adresse mes remerciements chaleureux à chacune des personnes qui ont rendu possible ce numéro. Et, plus largement, à celles et ceux qui permettent à nos sociétés et communautés de cultiver solidarité, bienveillance et réflexivité en cette période inédite.

_____________________

Voir la version numérique de la Lettre de l’Ocim

Samuel Cordier / Directeur de l'Ocim