Sommaire du n°204 • novembre-décembre 2022

Guerre et résonances mémorielles

Sommaire

 

• Archives et actes mémoriels dans Amused to death et The Wall de Roger Waters

par Philippe Gonin
À l’occasion du 30e anniversaire de l’album Amused to death de Roger Waters, Philippe Gonin explore les actes mémoriels qui parsèment le disque. Il décrit comment certaines expériences individuelles peuvent avoir une portée universelle et comment un album-concept et son spectacle musical ont le pouvoir d’activer la mémoire collective.

• Les musées et les mémoires de la guerre

par Lorenzo Greppi
Les muséographes sont, tout autant que chacun, sujets au vertige de l’histoire. Les guerres du XXe siècle imprègnent encore la mémoire collective et les mémoires individuelles. En prenant l’exemple de deux expériences récentes, l’auteur éclaire d’une lumière sensible et lucide la difficulté d’élaborer un discours muséal équilibré, susceptible de restituer avec justesse la mémoire des trajectoires individuelles au sein du fracas du monde en guerre.

 

• Protéger le patrimoine culturel en situation de conflit

L’action de l’ICOM

par Juliette Raoul-Duval
Dans cet article, Juliette Raoul-Duval rappelle les dispositifs de protection du patrimoine à l’échelle internationale et présente un état des lieux des menaces qui pèsent sur le patrimoine en Ukraine, alors que la guerre s’éternise, et le rôle de l’ICOM, de ses comités nationaux et de leurs partenaires dans l’aide apportée aux professionnels des musées ukrainiens.

• Le « tourisme sombre » et l’empathie historique

Pour une vision sociale et responsable du patrimoine de la guerre
par Óscar Navajas Corral
Dans cet article, l’auteur se penche sur le phénomène du « tourisme sombre » (dark tourism ou thanatourism), et la nécessité de renforcer l’empathie dans les processus de patrimonialisation et de muséification des conflits, pour une prise de conscience du caractère déraisonnable de la guerre.

• Histoires et post-mémoires troubles au musée

par Mathieu Viau-Courville
Si les musées ont longtemps semblé éviter d’aborder des sujets difficiles, ils sont aujourd’hui appelés à se transformer en lieux de dialogue et de partage d’expériences, y compris difficiles ou traumatiques. Cet article explore la manière dont la mémoire de certains événements d’un passé dit trouble peut être transmise, véhiculée, et distribuée dans la société actuelle à travers le cadre théorique et pratique de la postmémoire ; ce phénomène selon lequel une génération assimile comme sien le trauma de la génération précédente.