Insectes muséophages
Destinée aux professionnels de musées, bibliothèques, archives, ne disposant d’aucune connaissance entomologique, cette rubrique propose un outil d’aide à l’identification des insectes nuisibles pour le patrimoine.

Parmi les thèmes couverts par l’Ocim figure la conservation, notamment la conservation préventive. Dans ce cadre, l’Ocim a mis en place un groupe d’études en conservation.
Celui-ci s’attache plus particulièrement aux insectes qui peuvent causer d’énormes dommages, bien souvent irréversibles, pour les collections de musées, de bibliothèques, d’archives…
Ce groupe a notamment réalisé une série de posters sur les insectes surnommés « insectes muséophages ».
À l’heure actuelle, les deux posters disponibles couvrent la quasi-totalité des coléoptères nuisibles aux collections. Le prochain portera sur les autres insectes : mites, poissons d’argent…
Cette rubrique propose un outil d’aide à l’identification des insectes nuisibles pour le patrimoine. Elle comprend notamment un rappel des notions de base (morphologie, reproduction), une aide à la détermination par l’observation (à l’aide de critères simples), la possibilité de rechercher un insecte par son nom), et des conseils pour l’authentification de la détermination.
» Commencer la détermination d’un insecte par l’observation
Récolte et avis spécialisés sur les insectes nuisibles
L’identification est indispensable pour le choix de la lutte pour éliminer l’espèce et pour mettre en place des mesures préventives en vue de diminuer les risques d’une nouvelle infestation. Il est conseillé de faire identifier ses spécimens ou confirmer sa détermination par un spécialiste.
Récolte et conservation
Prendre l’insecte ou ses restes avec des pinces souples ou un pinceau dont les poils ont été humidifiés à l’alcool.Insectes ou parties d’insectes morts : conservation dans un tube d’alcool à 50°.
Insectes vivants : conservation dans un tube d’alcool à 70° après l’avoir tué. Changer la totalité du liquide après 48 h.
Informations sur l’insecte
Chaque tube doit porter une étiquette indiquant pour le prélèvement :
- l’établissement et le lieu géographique,
- le lieu dans l’établissement
- la date
- le support
- la partie du support attaqué.
Notions de base sur les insectes nuisibles aux collections
Pour les lépismes (poissons d’argent), les blattes, les termites, les psoques, les larves après éclosion de l’oeuf grandissent par mues successives.
Morphologie d’un lépisme
Les ailes et l’appareil reproducteur se développent peu à peu. La reproduction n’est possible qu’après la dernière mue. L’allure générale des larves et des adultes sont peu différentes. Seuls les adultes peuvent se reproduire. Les lépismes muent jusqu’à leur mort.
Mesurant entre 10 et 15 mm adulte, le poisson d’argent a une tête pourvue d’yeux à facettes partiellement développés, tête prolongée par deux longues antennes. Son abdomen se termine par trois « queues » appelées cerques.
Cycle de reproduction de la blatte
Les blattes se reproduisent toute l’année dans les maisons. Ce sont des insectes à métamorphose incomplète. Les jeunes blattes ressemblent aux adultes mais elles sont sans aile à la naissance. Après la fécondation de la femelle, les oeufs se développent à l’intérieur d’une capsule appelée oothèque qui au début est blanchâtre puis devient brunâtre.
Coléoptères et lépidoptères
Les coléoptères, à l’état adulte, sont caractérisés par le durcissement de leurs ailes antérieures (appelées élytres), qui au repos recouvrent et protègent les ailes postérieures membraneuses utilisées pour le vol.
Morphologie d’un coléoptère
Pour les lépidoptères et les coléoptères, le développement de l’insecte est complet après être passé par 4 stades morphologiques très différents : oeuf -> larve -> nymphe (= pupe) -> imago (adulte).
Reproduction d’un coléoptère
Les larves sont extérieurement très différentes des adultes. La croissance des larves et le passage d’un stade au suivant se font par mue. Seul l’adulte est capable de se reproduire.
Reproduction d’un lépidoptère
Les larves possèdent des mandibules de type broyeur. Elles représentent le stade de développement le plus dangereux, car les larves sont très voraces et absorbent une grande quantité de nourriture.
Détermination d’un insecte
Ce mode de recherche s’adresse à tous les personnels de musées, bibliothèques, archives, ne disposant d’aucune connaissance entomologique. C’est pourquoi les critères proposés sont simples et facilement observables. Une loupe de qualité est cependant nécessaire en raison de la petite taille des animaux.
Les insectes proposés dans cette rubrique
Cette rubrique ne prend en compte que les insectes provoquant ou susceptibles de provoquer des dégats. C’est pourquoi des insectes aussi commun que les mouches, les moustiques, etc., ne sont pas ici mentionnés.
Nous n’avons pas prévu et ne prévoyons pas d’étendre cette méthode de détermination aux larves car les difficultés d’observation se trouvent augmentées par les différents stades larvaires par lesquels passe l’animal. C’est par simplification qu’en général on ne fait figurer qu’un stade larvaire dans les schémas, cycles de reproduction, etc.
Méthode et critères d’observation
La méthode de recherche par l’observation proposée ici ne pourrait être utilisée pour l’ensemble des insectes pouvant être rencontrés dans les musées, bibliothèques et archives. Pour ceux-ci, il faudrait avoir recours aux critères utilisés par les entomologistes, et par conséquent inutilisables par le plus grand nombre. Les insectes présentés dans les écrans proposés y figurent à titre d’exemple représentatif du critère souligné. Il suffit de cliquer sur le dessin de l’animal ou sur le critère pour continuer.
Les critères et informations proposés ici, principalement en ce qui concerne les couleurs, sont à nuancer en raison des variations d’un individu à l’autre au sein d’une même espèce.
Après l’identification
Il est souhaitable de faire confirmer son identification par un service spécialisé. Cela permet non seulement de mener une lutte adaptée à l’espèce, donc efficace, mais contribue également, par la connaissance de la biologie de l’espèce, à comprendre comment celle-ci a été introduite et ainsi prendre des mesures préventives pour éviter une nouvelle infestation par cette espèce ou une autre.
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A consulter également…

Conservation préventive : quels traitements pour les collections ?
Quelles sont les méthodes d’identification des contaminations par les insectes et les micro-organismes dans les collections ? Quels sont les critères à prendre en compte dans le choix d’une méthode de désinsectisation ou d’un traitement curatif ?
Lettre de l’Ocim, n°138, nov. – déc. 2011
