Récolnat : s’engager pour un rayonnement scientifique des collections naturalistes

Labellisée infrastructure de recherche, Récolnat figure sur la feuille de route du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche depuis 2016. Sous la forme d’un groupement d’intérêt scientifique (GIS) fondé en 2020 et piloté par le Muséum national d’Histoire naturelle, Récolnat vise à constituer un réseau d’excellence scientifique en rassemblant les professionnels et en harmonisant les pratiques liées à la description des collections naturalistes.
Ce réseau réunit aujourd’hui 26 membres, 15 partenaires et plus de 50 autres fournisseurs de données en France, dans l’hexagone, en Corse et les Outre-mer.
 
Au sein de cette infrastructure distribuée, musées, universités et autres organismes de recherche mènent des actions communes pour décrire, numériser, valoriser et donner accès (physique ou virtuel) aux collections naturalistes. Récolnat s’inscrit ainsi dans la politique de données ouvertes (open data) et s’appuie sur les principes FAIR (trouvable, accessible, interopérable, réutilisable). Elle affiche la forte ambition « de proposer aux communautés scientifiques des données naturalistes de qualité, à la bonne échelle et dans le format adéquat, permettant de répondre aux grands enjeux environnementaux et sociétaux ».
 
C’est dans la continuité de ses actions que Récolnat lancera, début 2025, un nouveau portail en ligne qui donnera accès aux ressources et à des outils ouverts au service des communautés scientifiques nationales et internationales. Ce portail propose notamment près de 11 millions de spécimens des collections avec leurs images et autres données ancillaires provenant de plus de 90 institutions. Ce corpus de données est aussi enrichi par le programme de sciences participatives Les Herbonautes, dont la communauté constitue des jeux de données pour des travaux de recherche sélectionnés.
L’infrastructure met également à disposition l’outil Annotate-On pour les chercheurs travaillant sur les jumeaux numériques des collections.

La récente assemblée générale a été organisée dans cette approche participative et transversale. Elle rassemblait les différentes instances de la gouvernance de l’infrastructure, à savoir le comité scientifique et technique (CST), le comité exécutif (Comex) et le comité de direction (Codir). Après un état des lieux, l’horizontalité des échanges a permis des retours du terrain, de mettre en commun des expériences et des challenges vécues par les membres engagés. Dans une vision prospective, des idées et des réflexions ont été partagées et discutées pour construire une prochaine feuille de route pour la période 2026-2030. Elle incluait tant les perspectives nationales qu’internationales : réflexion sur la consolidation du réseau, futur statut de ce réseau, montée en compétences, nouveaux besoins en formation, développement de nouveaux outils informatiques, corpus d’images 3D, etc. Il est important de mentionner que Récolnat constitue le point nodal français de l’infrastructure miroir DiSSCo (Distributed System of Scientific Collections). Cette dernière réunit déjà 195 institutions de 23 pays, et mobilise plus de 5 000 chercheurs à l’échelle européenne.
 
Depuis plus de dix ans, Récolnat constitue un réseau d’institutions et de compétences humaines contribuant à une meilleure valorisation des collections naturalistes et leurs données pour la recherche. Il s’agit de réfléchir et faire ensemble, co-construire et se soutenir autour d’une trajectoire commune. Au-delà des objectifs scientifiques et opérationnels, ce réseau repose sur les volontés et les dynamiques humaines, dont la démarche d’entraide constitue un atout fort et indispensable dans le contexte actuel.

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Légende des images :
Fig 1 : Acrosorium uncinatum (Turner) Kylin (fiche Récolnat, détail) – Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (France), collection : Cryptogames (PC), spécimen : MNHN-PC-PC0496195
Fig 2 : Carte des membres, partenaires et fournisseurs de données de Récolnat ©Récolnat