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14.10.24

Sciences participatives – Les citoyens au plus près de la recherche

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En ces temps de surinformation, où l’esprit critique et l’ouverture d’esprit sont plus que jamais essentiels pour préserver les liens parfois fragiles entre la société et la science, il est vivifiant de constater la diversité et le nombre croissant des projets de sciences participatives.

Déjà en 2016, le rapport Houllier, demandé par les ministres en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de l’Éducation nationale, faisait état du remarquable développement de la recherche impliquant des « non-scientifiques-professionnels ».

Fêter la participation citoyenne

Le tout jeune Festival Va Savoir ?!, dédié aux sciences participatives et citoyennes, illustre bien cette effervescence. Il tiendra sa deuxième édition du 25 au 27 octobre prochains à la Halle Tropisme à Montpellier. Cet événement festif gratuit proposera, pour toute la famille, des conférences, des animations et des ateliers, des expositions et une soirée de concerts. Le festival rassemblera aussi les professionnels avec la journée pro du vendredi 25 octobre. Gratuit et sur inscription, ce rendez-vous sera l’occasion pour les porteurs de programmes de sciences participatives de se rencontrer et d’échanger autour de leurs expériences. Un riche programme en perspective !

Les sciences participatives dans La lettre de l’Ocim

L’Ocim suit de près les thématiques liées aux sciences participatives. On peut par exemple lire, dans La lettre de l’Ocim no 206, un article présentant le dispositif de crowdsourcing mis en place autour du projet de recherche SismEauClim. Porté par l’université de Franche-Comté, le projet cherche à comprendre la circulation de l’eau dans le réseau de grottes et rivières souterraines creusé dans la roche calcaire du sous-sol du Jura.

 

Dans le prochain numéro à paraître de La lettre de l’Ocim (novembre 2024), vous pourrez découvrir le projet Citizen Rescuers for Collections (Cresco), porté par le Musée royal de l’Afrique centrale de Tervuren et de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. Cette initiative, qui vise à accroître l’implication du public dans la numérisation des collections, a renforcé les communautés de citoyens actifs au sein des deux musées, a eu un impact social certain et a fourni des données scientifiques de haute qualité.

Participer depuis chez soi

Si les sciences participatives sont souvent de belles opportunités pour les citoyens et les chercheurs de se rencontrer et d’échanger, certains programmes peuvent être suivis depuis chez soi, à toute heure, grâce à des outils collaboratifs qui ne nécessitent pas d’expertise particulière. C’est le cas par exemple de la plateforme Transcrire, portée par le consortium Archives des ethnologues, labellisé et soutenu par l’infrastructure de recherche Huma-Num (ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche / CNRS).

La plateforme, gérée par l’Humathèque Condorcet, invite chercheurs et publics amateurs à contribuer à la transcription d’archives et matériaux de terrain de la recherche en sciences humaines et sociales issus des fonds numérisés des bibliothèques de recherche partenaires. On peut citer aussi le large projet de transcription collaborative porté par la plateforme Europeana, Transcribathon.

Écouter la forêt

L’étude de la biodiversité n’est pas en reste avec le programme de sciences participatives Vigie-Nature porté par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et l’Office français de la biodiversité (OFB) depuis 2006. Vigie-Nature est animé par des associations et mis en œuvre par des réseaux d’observateurs volontaires qui s’appuient sur des protocoles simples et rigoureux d’observation de la faune et de la flore sur le territoire français. Plus de vingt observatoires proposent ainsi aux citoyens de contribuer à la recherche sur la biodiversité.

 

Citons l’un des plus récents d’entre eux, Sonosylva, porté par le MNHN et l’OFB, qui a mis en œuvre un plan de suivi de la biodiversité terrestre par l’acoustique dans les forêts protégées de France métropolitaine. Ce projet permettra notamment de décrire la composition des paysages sonores forestiers et d’estimer la pollution sonore qui peut avoir une influence sur les espèces animales. Pour l’heure, le programme est ouvert aux seules structures gestionnaires de forêts protégées, mais une version ouverte à tous du protocole et réalisable dans d’autres espaces forestiers est en cours d’élaboration.

 

En attendant, les ornithologues en herbe peuvent d’entraîner à reconnaître le chant printanier des oiseaux communs sur AcouSTOC, un outil mis en place par l’observatoire Suivi temporel des oiseaux communs. Affûtons nos oreilles !

 

Légendes des images

Fig-1 © Wendyhayesrise – stock.adobe.com

Fig-2 L’édition 2023 du Festival Va Savoir ?! © Instant Science

Fig-3 Page d’un des carnets d’Antoine d’Abbadie, conservés à la Bibliothèque nationale de France et disponibles sur Gallica. Le projet de transcription collaborative de ses carnets est proposé sur la plateforme Transcrire. Carnets de l’expédition d’Éthiopie (1838-1849). Vol. 1, f. 176r. Source gallica.bnf.fr / BnF

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